pascal a écrit :La première vérité c'est qu'on a plus les Russes à 48 h de Strasbourg ...
La deuxième c'est que sécurité des vols et donc indirectement le taux d'attrition déterminent pour une bonne part le nombre d'appareils commandés puisque ces mêmes commandes tiennent compte d'un taux d'attrition moyen sur la durée de vie de la dotation d'un type d'appareil de manière à assurer le maintient en ligne sur x dizaines d'années d'un nombre déterminé d'avions ...
Troisième vérité l'ADLA aujourd'hui ne fait la guerre qu'outre mer, l'ennemi n'est plus à nos portes (enfin celui que l'on combat avec un Rafale ou un Caesar).
Quatrième vérité (on approuve ou pas c'est un autre problème) nous avons clairement fait le choix d'agir en coalition pour la plupart de nos opérations qui sont toutes des OPEX sachant que nous avons un ennemi commun partagé avec nos alliés du premier cercle.
Cinquième vérité fera-t-on seuls la guerre aux Russes ou aux Chinois ? fera-t-on la guerre aux Australiens pour la Nouvelle-Calédonie, aux Mexicains pour Clipperton ou au Brésil pour la Guyane ? Bref où sont les risques aujourd'hui ? et quelle est leur nature ?
Tous ces éléments doivent être pris en compte même si l'essentiel doit être préservé.
Votre première vérité: certes, le Pacte n'existe plus, mais on doit pouvoir projeter notre force en toute autonomie là où se fera le conflit, que ce soit face aux Russes (on peut ne pas y croire) ou face à une autre menace (elle existe). D'autre part, une menace aérienne n'est JAMAIS à 48 heures de distance.
Votre 2e vérité: j'ai moi-même étudié le taux d'attrition selon les générations. L'évolution ne justifie pas du tout que l'on ait 60 avions de chasse et 10 avions de transport utilisables un jour J quelconque. Avec pas la capacité de faire remonter le taux en 48 heures, justement.
Votre 3e vérité: si les guerres outremer se produisent, il faut avoir la capacité de les gagner et non de les faire traîner en longueur parce qu'on n'a pas les moyens de placer la force nécessaire. Comparer les opérations Manta-Epervier au Tchad et ce qu'on fait actuellement en BSS.
Votre 4e vérité: le 'CHOIX' d'agir en coalition n'en est plus un lorsqu'on n'est plus en capacité de choisir, car on n'a plus les moyens d'agir seul. En Bosnie-Serbie ce fut en choix, pour Harmattan ce fut autre chose. Pour Chammal et Barkhane .... à chacun de juger selon le cas.
Par contre le choix d'une politique euro-atlantiste se fait effectivement à haut niveau. Je pense que vous connaissez comme moi la position que De Gaulle prit à la fin de la phase intense de la Guerre Froide, et qu'il justifia entre autres par cet élément: 'la France n'a pas à faire la guerre des autres' (c'est écrit). On a le droit d'être soit euro-atlantiste, soit gaulliste. La seconde option a été abandonnée par les gouvernements après Miterrand, elle demandait effectivement des moyens plus importants que la première. Que je sache, la France n'est pas devenue un pays pauvre (sauf pour 5 millions de nos concitoyens, hélas), un titre disait il y 3 semaines; 'France: 260 000 millionnaires en plus en 2018'. Lire Piketty à ce sujet.
Votre 5e vérité: vos exemples ne sont pas très sérieux, quoique les Britanniques ont dû gagner une guerre pour récupérer les Malouines, le pourrions-nous ? Et la question est: face à qui devra-t-on appliquer la force dans 10, 20 et 30 ans ? J'ai quelques pistes.
Enfin, d'accord 100% que la guerre spatiale, la cyber, ..., sont de nouveaux champs sur lesquels l'AA doit investir lourdement MAIS PAS au détriment de ses forces d'action et de projection, ce qui est fait depuis 20 ans par des politiques, qui au demeurant n'ont pas lésiné sur des opex, qui pour certaines se sont avérées inutiles voire toxiques.
Le format 200 avions de combat et 50 avions de TT et 15 ravitailleurs est valable pour une AA d'intervention versus une AA de défense du territoire face à une invasion A LA CONDITION que ces flottes bénéficient d'une disponibilité de 70 à 80% ... et en plus que les effectifs nécessaires soient accordés , ce qui n'est pas le cas actuellement.